« Regardes Miya ! On y arrive, dit Milizé, en pointant du doigt le camp que l’on pouvait apercevoir. — Ce n’est pas trop tôt. Ils ne sont pas si évidents à trouver. »
Les deux femmes marchent l’une derrière l’autre sur le sable fin. On peut entendre le doux bruit des vagues venant tutoyer leurs pieds. C’est une belle journée ensoleillée, sans un nuage à l’horizon, avec une légère brise marine des plus agréable, le temps idéal pour leur expédition.
Les femmes procréent seules (sans homme), grâce à une technique alchimique. Mais il y a environ une quinzaine d’années, la fertilité des femmes a drastiquement chuté jusqu’à atteindre zéro en l’espace de quelques mois.
Dans le même temps, celles qui essayent d’avoir un enfant décèdent très souvent d’un mal inconnu. Les hommes, qui étaient déjà esclaves, ont été rendus responsables du fléau et furent en grande partie tués ou exilés.
Tu étais le phare qui guidait mes actions, Tu étais le parangon sur qui je me calquais. Il y avait encore tant de choses que tu aurais pu m’apprendre, De tes mains tu savais tout faire, Avec ta tête tu trouvais toutes les solutions. Ta gentillesse et ton amour étaient des graines, Que tu semais dans le cœur de tes proches. Quiconque passait un peu de temps avec toi finissait par t’apprécier, Car tu donnais de la bonté sans compter. Trois jours après, je peine encore à y croire, Je ne pourrais plus sentir ta chaleur réconfortante, Ni tes mots m’encourageant. J’ai beau avoir senti ton dernier souffle, Et te voir désormais allongé devant moi, L’idée que je ne puisse plus te prendre dans mes bras, Encore aujourd’hui je ne puis l’admettre. La vie était longue devant nous, Dans cinq ans je t’aurais présenté ma femme, Dans dix ans je t’aurais présenté mes enfants, Tu leur aurais appris tes mauvaises blagues et transmis ta sagesse. Toi que je n’avais jamais vu malade, Qui ne t’étais jamais apitoyé, Te voir ainsi harassé cette dernière année m’a déchiré. Nous t’avons vu combattre, avec toute l’abnégation, Toute l’ardeur et tout le courage qui étaient tiens. Il y aurait encore tant de choses à dire, Mais mon esprit reste embrumé. Tu as beaucoup donné et mérites bien de te reposer. Je te le redis encore une fois ; Papa, je t’aime. Je t’aime, pleinement, profondément, sincèrement, de tout mon cœur, de tout mon être. Sois certain qu’avec Maman, Charlyne, Jordan et Aurélien, Nous suivrons et transmettrons ton modèle, ton idéal de vie. Tu resteras à jamais avec nous, Ancré au plus profond de notre âme. Merci, d’avoir été mon père. Merci pour tout. Je t’aime. Bisous.
Je sens désormais qu’elle m’attend, Désespérément. La verrais-je en cette nuit ? À minuit. Va-t-elle parvenir à m’aborder ? M’emporter. Elle tente encore et toujours, à m’atteindre, Sans se plaindre. Cruelle, douce & élégante, Charmante. Demoiselle de noir vêtue, Bien têtue, Tu n’y arriveras jamais. Jamais ! Cela même si c’est l’aurore, À t’octroyer ma mort. Mon existence est une tristesse éternelle. Elle, Ne connaîtra que souffrance. En silence, J’en rêve, Sincèrement, j’en rêve, Alors enlace-moi s’il te plaît, Afin de soigner mes plaies.
Il ne me reste que peu de temps à vivre, Je tente de terminer ce que j’ai laissé inachevé, Je poursuis le but dicté par mes rêves, Mais nombreux sont ceux qui m’empêchent d’avancer.
Que dois-je atteindre dans ce labyrinthe sans issue ? Je veux toucher le ciel bleu infini s’éloignant. Est-ce que je cherche à fuir la réalité ?
Il pleut de ses yeux de cristal, Des larmes qui n’effaceront pas mes péchés, Je deviendrai alors aussi forte qu’il le faudra.
Je vaincrai la douleur de ce que j’ai perdu, Malgré la lumière colorée de l’espoir approchant, Je dois jouer le tout pour le tout.
Les blessures finiront par se refermer, Laissant des cicatrices qui me diront : « Lève-toi, et va de l’avant… »